vendredi 15 mars 2013

Que vaut donc l'économie de l'attention pour les journalistes?

Pour les médias la donne a littéralement changé. Leur entrée dans la sphère de co-production de l'information représentent un grand tournant dans la société de l'information dont les manifestations semblent parfois dépasser les attentes. Plus les technologies avancent, plus le contrôle que nous croyons pouvoir exercer sur l'information semble hypothétique.

Dans ce flot impressionnant, c'est le secteur des médias traditionnels qui a aussi reçu un énorme coup. Les intermédiaires d'hier se trouvent ainsi à partager l'espace avec des concurrents qui n'ont plus forcément une façade institutionnelle, mais guidés par la seule envie de participer à un mouvement où la hiérarchie est remise en cause.

Comme les médias traditionnels voient une partie de leur autorité voler en éclats, il leur faut malgré tout continuer de produire, continuer de défendre leurs territoires et tenter de résister à la vague. C'est surtout, ce qui ne me semble par facile à l'observation attentive des faits.

Il y a un double défi alors qui s'impose pour le journalisme et les médias: comment résister aux "ennemis" d'en face et comment profiter d'eux sans se compromettre?

Si le premier défi n'est guère gagné, le second l'est tout autant.

Le second sur lequel j'aimerais surtout m'attarder introduit l'attitude des médias classiques face à la prolifération des sources d'information et la façon dont ils voudraient les exploiter dans leur travail quotidien. Car, le journalisme n'a pas envie, malgré certaines réserves, de se passer des matériaux que représentent blogues, twitter, facebook et wiki.  Alors il lui faudra développer pour être efficace  dans sa démarche une attention  qui lui permet d'aiguiser son jugement avec finesse. Car c'est bien cela le défi de tous les consommateurs de l'information, moins l'information qui elle n'est plus la ressource rare. Voilà pourquoi son esprit doit en constance être développé de manière à être attentif à cette économie de l'attention ambiante dont le but est de le pièger, de mon point de vue. L'économie de l'attention conduit les médias vers l'agenda du marketing des réseaux sociaux et plombe drastiquement leur souci d'objectivité.

Le choix des informations par le journaliste, grâce à des schèmes opératoires devient ainsi, à mon avis un vrai défi qui devrait préoccuper désormais les médias si tant est qu'ils ont à coeur une image à défendre et s'ils veulent comme beaucoup le prétendent se démarquer du lot.



 

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire